Pour le grand public, l’importance du site perdu dans un plateau de Millevaches plutôt désert aujourd’hui présente assurément un effet de surprise. Il n’est pas évident d’imaginer l’occupation du plateau à la période gallo-romaine, sauf peut-être à visiter le musée Marius Vazeille à Meymac. Or, on peut difficilement comprendre et apprécier le site des Cars sans faire cette relation.
Ce sera donc le premier objectif de l’étude :
resituer le site dans son contexte territorial.
Cela conduit à poser la question du rapport entre les hommes et le territoire et, à l’échelle plus réduite du site lui-même, ou tout au moins de ce que les géographes appellent l’alvéole, il est intéressant que le public puisse cette fois visualiser concrètement ce qui a pu déterminer l’implantation de la villa et des mausolées, quels rapports ils entretenaient avec l’espace à l’époque. Enfin – ce qui est non moins intéressant – il faudra faire comprendre la dynamique du temps et des évolutions à l’œuvre jusqu’à aujourd’hui.
Ce sera donc le deuxième objectif de l’étude :
rendre lisible le rapport des édifices à l’espace et les évolutions du site depuis l’époque gallo-romaine.Le troisième objectif est sans doute plus trivial et pragmatique. Il n’est toutefois pas sans rapport avec les précédents.
Une autre part de la surprise de la découverte provient de la modestie des équipements actuels et de façon générale de la mise en valeur, en décalage avec l’intérêt et l’importance du site. Toutefois, cela contribue au caractère un peu magique de ce lieu et il perdrait sans doute à être trop aménagé. A l’inverse même, certains équipements paraissent aujourd’hui superflus ou mal adaptés (bornes, grillage…). Un « nettoyage » semble tout d’abord nécessaire. Mais il faut se placer dans la perspective d’une augmentation future du nombre de visiteurs et parer aux difficultés nouvelles et à la nécessité de protéger les vestiges de la dégradation.
L’hypothèse d’une reconstruction partielle (projet de l’ACMH) doit aussi être prise en compte même si elle n’a pu voir le jour jusqu’ici.
Ce sera donc le troisième objectif de l’étude :
adapter les équipements et le traitement des abords immédiats à la qualité du site, conserver la magie du lieu et parer à une augmentation du nombre de visiteurs.Pour répondre à ces trois objectifs qui sont finalement tous au service de la mise en valeur pédagogique et de la préservation du site, il est nécessaire de réunir les connaissances et les savoir-faire des gens de l’archéologie et du patrimoine et de ceux du paysage et de l’environnement.
Le projet ne pourra aboutir sans cette convergence des intérêts réunis autour d’un même objectif de qualité.
Deux outils d’égale importance : l’aménagement et la gestionCompte-tenu de ses caractéristiques et des objectifs fixés, un simple projet d’aménagement à court-terme ne peut satisfaire aux exigences du site. Le cahier des charges spécifie donc avec raison la nature de « plan de gestion » du document attendu.
Dès aujourd’hui on peut constater le rôle important joué par la Communauté de Communes dans la surveillance et la mise en valeur du site par la présence de jeunes chargés de l’accueil et de l’information du public en période estivale et également dans l’entretien régulier du site.
Du plan de gestion devront donc se dégager deux catégories d’actions :
- ce qui relève d’aménagements à conduire successivement en fonction des moyens qu’il sera possible de mobiliser et selon un échéancier de priorités
- ce qui relève de la gestion sous la forme de moyens consacrés régulièrement à l’accueil du public et à l’entretien du site
Autant il est nécessaire de réunir les connaissances des différents partenaires en phase d’étude préalable, autant il sera nécessaire ici de bien définir les responsabilités et les engagements de chacun.
Les aménagements : - les aménagements paysagers : dégagements de vues par abattage d’arbres et arbustes, plantations éventuelles, enlèvement de grillage…
- les équipements d’accueil, en s’attachant à prendre en compte l’influence de ceux-ci en terme d’image du site, dans un souci de discrétion et de respect de la magie du lieu
- les équipements pédagogiques tels que tables de lecture (cf. tourbière du Longeyroux) pour explication du paysage et de ses évolutions
La gestion : - les modes d’accueil du public : périodes de présence, nature des interventions…
- l’entretien : sur ce point il est important de noter qu’en termes de gestion paysagère le site pourra être étendu hors de son périmètre réglementaire conduisant à des mesures de gestion d’espaces naturels, agricoles ou forestiers
Une première approche succinte, résultant de la visite effectuée sur le terrain fin juillet, est proposée ci-après dans le but de vous permettre de percevoir dans quel esprit nous pensons aborder ce travail.